Dauphine Culture met régulièrement en lumière le parcours, le projet, ou la structure d’ancien·nes du réseau. En juin 2024, nous vous présentons Emmanuelle Bertrand, issue de la formation continue 2023.
Pourquoi avoir choisi le Master Management des organisations culturelles ?
Après une prépa littéraire, j’ai étudié les relations internationales à Sciences Po Bordeaux. À l’époque, les formations culturelles n’y existaient pas mais j’étais déjà intéressée par le secteur muséal et passionnée d’histoire de l’art ; j’ai d’abord envisagé une carrière dans la diplomatie culturelle pour faire coïncider tous ces centres d’intérêts. J’ai finalement commencé à travailler dans la coopération internationale, en mettant de côté sa composante artistique. Après 10 ans de vie professionnelle à l’étranger et en France, l’envie de pouvoir exercer dans le domaine artistique continuait de me travailler. Je travaillais alors dans le droit d’asile, et m’éloignais de plus en plus de la coopération culturelle. J’ai donc décidé de me réorienter et d’opter pour une nouvelle formation m’apportant des compétences techniques et surtout, de la légitimité. En tant que fonctionnaire, je cherchais une formation susceptible d’intégrer une personne déjà insérée professionnellement, compatible avec mon statut. Ce Master a tout de suite été en haut de ma liste, car proposant des cours très pratiques et pouvant potentiellement me permettre d’intégrer un réseau important d’anciens élèves grâce à sa réputation.
Quel a été l’impact de cette formation sur votre parcours professionnel ?
Cette formation a été décisive car j’ai réussi à trouver un poste quelques mois plus tard, au musée du quai Branly – Jacques Chirac. Durant ma formation, j’ai également fait un stage au musée Guimet qui m’a permis d’acquérir une expérience de terrain et d’avoir une vision plus réaliste de l’organisation du travail dans un musée. Le point fort de cette formation a toutefois été de me permettre de re-valoriser mes expériences passées, créant un lien entre mes différentes expériences pour montrer la logique de mon parcours, et de m’apporter de la confiance en moi pour prendre un grand virage dans ma carrière avec plus de détermination et de sérénité. Bonus, j’y ai fait de très belles rencontres avec mes camarades de promotion !
Pouvez-vous nous parler du poste que vous occupez actuellement ?
Je suis actuellement Chargée de développement du mécénat au musée du quai Branly – Jacques Chirac. Nous sommes une équipe travaillant à la fois sur le mécénat et l’événementiel, c’est-à-dire les privatisations du musée ; placés sous l’autorité de la Présidence, nous sommes donc en charge de la recherche de financements extérieurs. C’est un métier qui offre des tâches variées, entre la prospection (recherche de mécènes pour les expositions), l’entretien des relations avec les mécènes impliqués et l’organisation d’événements. Nous devons être très à l’écoute pour connaître et comprendre la plupart des projets du musée, des expositions au service de médiation en passant par le centre de recherches ou la restauration. Cela permet de travailler de manière très transversale, avec l’ensemble des équipes du musée. Il s’agit d’un poste pour lequel le relationnel est très important car nous passons beaucoup de temps à faire le lien entre différents types d’interlocuteurs pour créer des synergies.
Pouvez-vous nous confier 3 compétences incontournables pour exercer votre métier ?
Deux compétences du domaine du relationnel, similaires mais complémentaires : il faut une bonne dose de diplomatie pour faire le lien entre les entreprises et le musée mais aussi, parfois, entre les équipes du musée lui-même ainsi qu’une grande capacité de socialisation. Il s’agit de créer des partenariats autour de projets que vous ne pilotez pas vous-mêmes, et de fidéliser les mécènes pour assurer une certaine sécurité financière à l’institution. Enfin, ce travail nécessite aussi de la détermination : il faut souvent relancer, créer des opportunités de rencontre, réfléchir aussi à de nouveaux modes de partenariats etc. sans se décourager.