Tous les mois, Dauphine Culture met en lumière le parcours, le projet, ou la structure d’un ancien de notre réseau.
En Mars, venez rencontrer Fanny Crapanzano, Directrice des partenariats privés. Fanny nous parle à la fois de son métier qu’elle a construit elle-même et en constante évolution, et de sa vision engagée du management qui la pousse aujourd’hui à se poser des questions sur comment est-ce qu’aujourd’hui on peut faire évoluer les pratiques du management dans la Culture.
Fanny Crapanzano, Directrice des partenariats privés Arty Farty, FI 2013
Manager engagée, créative, et en réinvention chaque jour
Pourquoi avoir choisi le master MOC ?
Après des études en Histoire de l’art, j’ai finalisé ma scolarité par un Master à l’École du Louvre. Je sentais toutefois qu’il manquait quelque chose à ma formation. D’une part, je souhaitais quelque chose de plus professionnalisant et de plus approfondi en termes de management (comptabilité, droit du travail…). D’autre part, j’avais envie de m’ouvrir à d’autres champs du secteur culturel comme le spectacle vivant par exemple. En effet ma formation initiale était davantage axée musées et patrimoine. J’avais envie d’élargir mes compétences, et le Master Management des organisations culturelles était idéal pour cela.
Quel a été l’impact de cette formation ?
J’ai trouvé cette formation ultra enrichissante grâce à la qualité de ses professionnels et la diversité du parcours. Cela m’a permis d’acquérir un mécanisme de pensée différent. J’ai aussi beaucoup apprécié la partie davantage pratique , le fait de travailler en équipe sur des projets, de construire à plusieurs, s’ouvrir à d’autres profils et compétences, trouver des solutions à des problématiques concrètes
Enfin, le stage de fin d’étude a été décisif pour moi : j’ai choisi de travailler au sein de l’équipe d’Admical, et cette première expérience dans le mécénat m’a conduit vers mon métier actuel.
Pouvez-vous nous parler du poste que vous occupez ?
La mission d’un.e direct.rice.eur des partenariats privés au sein d’une institution culturelle est de favoriser la pérennité d’un modèle économique précaire grâce à une diversification des ressources, ce qui favorise également une dépendance moins forte aux subventions publiques. Cela passe majoritairement par des collaborations avec le monde entrepreneurial, à travers le mécénat et le sponsoring.
Grâce à la confiance de ma direction, j’ai pu aller nettement plus loin et développer mon poste : aujourd’hui, j’accompagne de nombreuses entreprises en définissant des stratégies de brand experience et en créant des concepts et des contenus sur mesure.
J’échange tant avec des marques lifestyle que des interlocuteurs des spiritueux voire des acteurs du renouvellement urbain : tout le monde a besoin de culture, de créativité et d’innovation !
C’est en cela que mon métier est passionnant : il se réinvente chaque jour grâce à des rencontres, des coups de cœur humain et surtout des idées.
Quels sont les plus et les moins de votre métier ?
Les +
• Créativité constante
• La possibilité d’expérimenter quotidiennement au sein d’un écosystème culturel entrepreneurial atypique et stimulant
• Participer pleinement à un projet d’intérêt général et favoriser son ancrage dans le temps et son développement
Les –
• Passer d’un sujet à un autre et d’une compétence à une autre peut parfois être fatiguant 😅 !
Quelles sont les particularités de votre secteur d’activité ?
Plus que de particularité d’un secteur, je parlerai plutôt des particularités de la structure pour laquelle je travaille et qui m’enthousiasme tant :
• Arty Farty est une association loi 1901 autofinancée à 93 %
• Arty Farty est une association qui milite pour l’indépendance de la culture, les nouvelles pratiques artistiques, l’émergence et la jeunesse
C’est donc un bon exemple à mon sens d’une des particularités majeures du secteur des industries culturelles et créativité : la diversité de ses activités et de ses acteurs !
Pouvez-vous donner 3 compétences qu’il faut pour exercer votre métier ?
• Goût de l’humain
• Savoir convaincre et savoir négocier
• Capacité à être multi-tâches
Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans le secteur de la Culture ?
Je ne me suis jamais vraiment posée la question, cela a toujours été une évidence pour moi. Ma profession et mon profond ancrage dans le secteur culturel me permet d’être constamment nourrie car j’apprends et découvre de nouvelles choses tous les jours ! De quoi m’épanouir encore pendant des années… !
Quel est votre regard sur le management dans la culture ?
Pendant longtemps, management et culture ne faisaient pas bons amis. Je pense que cela tend aujourd’hui à se modifier heureusement, les acteurs culturels se professionnalisent, s’ arment davantage. Toutefois, une crise majeure comme celle que nous traversons montre à quel point il y a encore du travail : il est éminemment nécessaire pour les structures cultuelles indépendantes de se soutenir, de se former, de se doter d’outils plus performants, de favoriser des rencontres et échanges afin de faire émerger des bonnes pratiques.
C’est à ce titre qu’Arty Farty a été l’un des acteurs fondateurs de l’Appel des Indépendants, regroupement volontaire de 1 600 acteurs des industries culturelles et créatives ainsi que des médias indépendants. Notre enjeu est clair : seuls, on n’arrivera jamais faire bouger les lignes et être entendus, alors allons-y tous ensemble ! Prenez le temps de regarder le site https://appeldesindependants.fr/ ainsi que le Manifeste associé, fruit de réflexions communes : c’est une base fondamentale pour la culture de demain !
Est-ce que la notion de réseau fait sens pour vous dans le secteur de la Culture ?
Je suis arrivée à mon niveau grâce à mon travail et mes diplômes et non du réseau. Toutefois, le réseau professionnel est fondamental ! Fondamental pour construire de belles opportunités pour sa structure, pour trouver constamment de nouvelles idées, pour apprendre également, tout simplement pour échanger et se nourrir, parce que c’est la base de nos métiers !
Qu’auriez-vous envie de transmettre ?
Au-delà du côté passion de nos métiers, il y a l’aspect humain qui pour moi est au centre : il faut savoir écouter, échanger, rencontrer pour toujours aller de l’avant, développer de nouvelles compétences.
Le secteur culturel est en constante évolution, évoluons avec lui !