« Le Master Paris Dauphine m’a apporté les bases fondamentales de mon métier »
En 2016, Dauphine Culture s’est associée à Coulisses, la revue pratique de la production artistique, pour célébrer le 30e anniversaire du Master Management des organisations culturelles et réaliser une série de portraits d’anciens. Anne Kuntz, administratrice de production du Théâtre de la Criée à Marseille, évoque ce que lui a apporté le Master.
Vous avez intégré le Master de Management des organisations culturelles en 2000. Qu’aviez-vous fait comme études avant de rejoindre Paris Dauphine ?
J’ai commencé par faire hypokhâgne et khâgne, puis une licence et une maîtrise de Lettres à la Sorbonne. J’ai ensuite préparé mon agrégation, pendant un an. Mais comme j’ai toujours voulu travailler dans la production théâtrale, j’ai tout fait pour orienter mon parcours sur une formation plus financière et juridique. En regardant les DESS en France, celui de Paris Dauphine m’est apparu comme le plus pertinent, et le plus à même de m’ouvrir des portes intéressantes. Je le connaissais de réputation, des amis me l’avaient décrit comme l’un des meilleurs Masters de France pour la gestion culturelle. Je ne voulais que celui-là.
Comment s’est passée votre admission ?
À l’époque, pour avoir une chance d’intégrer le Master, il fallait rendre un dossier comportant une analyse économique d’un événement culturel de l’année en cours — pour ma part, j’avais traité de la Fête de la musique, organisée par le ministère de la Défense. Après envoi de mon dossier, j’ai été auditionnée, et eu la chance de faire partie des 30 personnes retenues pour le Master.
Vous connaissiez la bonne réputation du Master ; mais était-ce à la hauteur de ce que vous espériez ?
Absolument ! L’enseignement fourni était extrêmement complet, d’autant plus que pour ma part, j’avais beaucoup à apprendre sur la fiscalité, la finance, la gestion de production ou la comptabilité, puisque je venais d’un cursus littéraire. Le Master m’a apporté des bases fondamentales et indispensables au métier. Cela m’a apporté également du réseau. Une année à la fois riche et enrichissante !
Je tiens également à signaler la qualité des intervenants. Je me souviens par exemple de Denis Carot, qui était notre professeur de gestion de production — et qui a ensuite monté sa société de production, Elzévir Films. Il alliait une technicité parfaite à un sens de la transmission très fort.
Comment ces enseignements vous servent-ils au quotidien ?
Cela m’a apporté toutes les fondations et les clés de la gestion de production théâtrale : comment définir puis gérer un budget, développer un montage financier, le transcrire de manière juridique, faire des demandes de subvention… Le Master Paris Dauphine a été un socle initial de grande qualité, le point de départ de 13 ans d’expérience dans le secteur !
Parlez-nous justement de votre expérience professionnelle…
Je voulais absolument travailler dans le théâtre, et j’ai, après le Master, eu la chance d’être embauchée par la Comédie Française, pour être administratrice de tournée : deux ans sur les routes avec Catherine Samie et Catherine Hiegel, c’est extrêmement formateur ! J’ai ensuite travaillé chez Atelier Théâtre Actuel, l’une des plus grosses sociétés de tourneurs de spectacles en France, puis j’ai été administratrice de la compagnie du Théâtre de l’Étreinte, puis chargée de production au Théâtre de la Commune à Aubervilliers. Je suis depuis 2010 administratrice de production du Théâtre de la Criée à Marseille. Je fais également des interventions à Science-Po Aix-en-Provence, sur la gestion de production théâtrale dans le cadre du Master management des organisations et des manifestations culturelles / mécénat et politique culturelle internationale .
Portrait réalisé par Coulisses en décembre 2015